Originaire de région parisienne, Jordane Saget est déjà venu apposer son art fait de lignes et de courbes à Monaco. Il sera de retour en principauté du 1er au 3 avril pour "annoncer le printemps".
Face à un panneau publicitaire, au sol ou encore sur la porte d'entrée du Café de Paris de Monaco, la main de Jordane Saget va rarement en ligne droite. Pour aller d'un point A à un point B, elle fait volontiers des détours, créant des courbes et des contours arrondis.
En principauté, Jordane Saget a déjà aligné son art à l'Hermitage, au One Monte Carlo, sur la porte d'entrée du Café de Paris... Et, dernièrement, c'est le jardin de la petite Afrique qu'il a investi.
Ses courbes sont temporaires, réalisées avec un matériau qui s'efface ou est biodégradable. Si celles du jardin de la petite Afrique sont toujours visibles, celles du Café de Paris ont disparu.
Enfin, pas totalement disparues... "À l'intérieur du Café de Paris, j'ai dessiné des lignes dans un tableau noir", raconte l'artiste. Il paraît que ce tableau est toujours visible... dans l'alignement d'un couloir de l'établissement.
Du 1ᵉʳ au 3 avril, Jordane Saget sera de retour à Monaco, cette fois accompagné de son frère. Dans les grandes lignes, il s'agira d'annoncer le printemps sur la terrasse du soleil derrière le casino de Monte-Carlo et sur le ponton du Monte-Carlo Beach. Les lignes blanches seront tracées au sol avec de la peinture biodégradable.
"L'idée est de mettre un brin de poésie pour accompagner la venue du printemps", explique l'artiste, que nous avons eu en ligne.
"Les lignes ne vont pas rester très longtemps. Elles commenceront à disparaître quand les gens marcheront dessus et elles seront effacées à partir du moment où le dessin ne sera plus lisible." - Jordane Saget
Sur le ponton du Monte-Carlo Beach, les lignes blanches seront seules. Mais au pied du casino de Monte-Carlo, elles seront surlignées de rose, de bleu et de rouge, trois couleurs qui doivent représenter respectivement la fête, la mer et le Grand Prix, selon le souhait de la Société des Bains de Mer. Ces oeuvres éphémères pourront rester visibles jusqu'à deux semaines.
Au quotidien, Jordane Saget ne manie pas que de la peinture biodégradable, il utilise d'autres matériaux, sans jamais signer ses oeuvres.
L'année dernière, il prend un avion de ligne direction Taïwan pour redessiner l'entrée d'un centre commercial et réaliser une œuvre sur la place de la liberté. Il se rend ensuite au Japon avec Agnès B pour une exposition et performer avec du sable devant un temple de Katori, une petite ville à l'est de Tokyo.
À Paris, il a également utilisé du blanc de Meudon : "de la poudre de craie finement moulue et soluble à l'eau". Des interventions au gré de ses inspirations, sans autorisation, dans la lignée de la tradition street art.
En 2021, il a ainsi pomponné la robe et le chapeau monocolores de feu la Reine Elizabeth qui apparaissait sur une campagne de pub d'une radio nationale. De quoi entraîner de la friture sur la ligne entre Paris et Londres ? "La veille, j'ai demandé à ma grand-mère, qui est anglaise, si je pouvais faire cela !", rassure l'artiste de 43 ans. "J'ai toujours imaginé que la reine d'Angleterre aurait pu trouver cela cool."
Autre performance, cette fois sur une publicité pour le parfum d'une grande maison française. "L'image était belle et j'ai voulu y déposer mes lignes." Plus de 290.000 internautes ont liké sa publication en ligne sur Instagram.
"Je n'ai pas eu de retour direct de Chanel, mais je sais qu'ils l'ont vu", continue l'artiste de 43 ans. De quoi imaginer une collaboration officielle à l'avenir ? "Faire un flacon de parfum, ça fait partie de mes envies", avoue-t-il. L'homme pourra alors ajouter une ligne supplémentaire à son CV d'artiste !
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